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12/05/2018

Parrain du 36è Festival d’Armor Pierre Ménès : « J’ai passé mes vacances à Porzh-Milin jusqu’à mes 14-15 ans »

Consultant vedette du Canal Football Club, Pierre Ménès (54 ans) porte chaque dimanche soir un jugement acéré, sans concession sur l’actualité de la Ligue 1 voire du football étranger.
Le public plougonvelinois pourra aller à sa rencontre lors du prochain lundi de Pentecôte. Pierre Ménès sera en effet le parrain de cette 36è édition du Festival d’Armor, pas très loin du lieu de vacances de son enfance.

– Vos racines sont brestoises?
– « Oui, toute ma famille du côté de mon père est originaire de Brest. Ma grand-mère a tenu le café de la gare routière à Brest. Avec mon grand-père, elle a tenu également l’Hôtel d’Armorique qui dominait la plage de Porzh-Milin. J’ai été baptisé à Locmaria-Plouzané. C’est drôle de relever que je vais être logé lundi soir à l’Hostellerie de Saint-Mathieu, là où j’allais manger avec mes parents quand j’étais petit. La dernière fois où je suis venu dans le coin c’était il y a quatre ans, lors d’un match de Coupe de France entre le Stade Brestois et le Paris SG qui avait d’ailleurs été reporté ».

– Plougonvelin, donc ça vous parle?
– « Bien sûr. Je suis né à Paris mais j’ai passé toutes mes vacances à Porzh-Milin jusqu’à mes 14-15 ans ».

– Et le Festival d’Armor?
– « Ca me fait plaisir d’en être le parrain cette année. Je fais l’objet de sollicitations de ce type quasiment toutes les semaines. Notamment de la part d’œuvres de charité depuis ma maladie (j’ai été greffé du foie et d’un rein en décembre 2016). Le fait que le Festival d’Armor se déroule dans ma région d’enfance m’a conduit à répondre favorablement aux organisateurs de Plougonvelin ».

– Le but premier de votre déplacement à la pointe du Finistère est cependant l’invitation que vous a adressée l’association « Fée du bonheur »,
– « C’est le partenariat de cette association avec le Festival d’Armor qui favorise ma venue à Plougonvelin lundi, avant de rendre visite mardi à des enfants malades au CHU de Brest avec Louis Gotland et l’association « Fée du bonheur ».

– Quand avez vous quitté le journalisme à l’Equipe?
– « En 2005, quand je suis devenu directeur du développement au Stade de Reims. Dix jours après y avoir signé mon contrat, qui n’a duré finalement que jusqu’en juin 2006, M6 me sollicitait pour intégrer l’émission 100% Foot. Je suis arrivé au Canal Football Club en 2009 ».

– Quel bilan tirez vous de toutes ces années de consultant?
– « C’est un métier très agréable. Ca m’a tellement manqué durant les sept mois de ma maladie de ne plus pouvoir y participer que je mesure mieux la chance aujourd’hui de faire partie de cette émission ».

– Contrairement à ce qui s’est produit pour d’autres émissions de la chaîne ces derniers temps, votre liberté d’expression ne semble pas avoir été réduite?
– « Je n’ai jamais eu la moindre consigne pour me tempérer, pour m’auto-censurer. De toute façon je ne le supporterai pas ».

– Votre rôle est d’être le poil à gratter dans l’univers du football pro français?
– « Je ne sais pas si c’est un rôle ou si cela correspond à ma personnalité. Si j’ai envie de m’énerver, je m’énerve. Si je n’en ai pas envie, je ne le fais pas. C’est aussi simple que cela ».

– Etes vous plus heureux dans cette fonction de consultant que dans votre ancien métier de journaliste?
– « Ah oui! Je suis plus libre et cette fonction correspond bien à mes qualités. Et puis, il ne faut pas être faux-cul, c’est infiniment mieux payé que dans la presse écrite. J’ai eu du mal au départ à trouver mes marques et une complicité avec Hervé Mathoux, parce que ce type d’émission a besoin de rythme et le temps de parole est très compté ».

– Si vous comparez la presse sportive du temps où vous écriviez pour l’Equipe et celle d’aujourd’hui, quels changements constatez vous?
– « Elle s’est éloignée du jeu. Elle est plus à l’affût des tweets des joueurs, des supporters et elle est plus à la recherche du sensationnel qu’auparavant. Quand je vois les notes des joueurs dans l’Equipe, j’en ai parfois froid dans le dos. La presse sportive a beaucoup perdu de son expertise ».

– Pour quelles personnes du football avez vous de la sympathie voire de l’affection?
– « Elle sont nombreuses. Parmi mes meilleurs amis figurent Marc Keller, Thiago Motta et Bafetimbe Gomis. J’aime bien également Jean-Marc Furlan que j’ai connu à Strasbourg et à Troyes. Il parle bien du football et il fait bien jouer ses équipes. J’espère pour le Stade Brestois qu’il va demeurer son entraîneur ».

– « Et les gens avec qui vous vous entendrez jamais?
– « Patrice Evra, Florent Malouda, Vikash Dhorasoo ».

– Jean-Michel Aulas, avec qui vous avez eu parfois maille à partir, ne serait donc pas votre meilleur ennemi?
– « Ce n’est pas un ennemi, j’ai d’excellents rapports avec lui. Le problème de Jean-Michel Aulas c’est Twitter. Il fait n’importe quoi avec ça et ça me terrifie ».

 

Recueilli par Yvon Joncour